Croissance patrimoniale et écologie (2/2) : Labels, greenwashing et finance qui soigne vraiment

Introduction

Travailler plus n’a jamais suffi à bâtir un patrimoine.
Les soignants le savent mieux que quiconque : on soigne les autres, rarement ses finances. Pendant que l’inflation grignote le pouvoir d’achat, notre argent dort sur des livrets à rendement dérisoire.

Mais la vraie question n’est plus seulement comment faire fructifier son argent — c’est comment le faire croître sans trahir ses valeurs.

Dans cette deuxième partie sur la croissance patrimoniale et écologique, nous allons décortiquer :

  • les pièges des labels ESG souvent trompeurs,

  • les vrais repères de la finance durable (Finansol, Greenfin),

  • et les solutions concrètes (Axylia, Goodvest) pour investir utile, mesurable et cohérent.

💬 Faire fructifier son argent n’est pas une trahison de ses valeurs — c’est une manière de les prolonger.

🌳 Entre deux consultations : comprendre les limites des labels ESG

Le vernis écologique des labels “responsables”

Le sigle ESG (Environnemental, Social et Gouvernance) promet une finance plus éthique. En théorie, il évalue les entreprises sur leur impact écologique, social et leur gouvernance. En pratique, il sert trop souvent de vitrine marketing.

Des études menées par Florian Berg (MIT Sloan, 2022) montrent qu’une même entreprise peut obtenir une excellente note ESG auprès d’un organisme et une médiocre auprès d’un autre.
Pourquoi ? Parce que chaque agence invente ses propres critères, avec des corrélations inférieures à 0,5. Résultat : des notations incohérentes et peu comparables.

Le biais des grandes entreprises

Les multinationales dominent les classements ESG non parce qu’elles sont vertueuses, mais parce qu’elles ont les moyens de publier des rapports RSE impeccables.
Les PME réellement engagées, elles, manquent de ressources pour se faire labelliser.

👉 Autrement dit : le système récompense la communication, pas la conviction.

Le greenwashing systémique

Pire encore, les scores ESG mesurent souvent la capacité d’une entreprise à gérer les risques écologiques — pas son impact réel sur le climat.
Ainsi, une compagnie pétrolière peut obtenir une bonne note ESG si elle “gère bien” sa pollution, sans réduire ses émissions.

💡 À retenir : l’ESG a ouvert la voie, mais il ne garantit ni transparence, ni impact mesurable.

🌿 Consultation : vers une finance plus exigeante

1️⃣ Finansol — la finance qui soigne la société

Créé en 1997, le label Finansol distingue les placements qui financent directement des projets à utilité sociale ou environnementale.
Deux voies d’obtention :

  • investir une part significative des encours dans des entreprises ou associations solidaires,

  • ou reverser une part des revenus à des associations (principe de “l’épargne de partage”).

Chaque année, un reporting indépendant garantit la transparence : nombre d’emplois créés, projets financés, impact mesurable.

👉 Finansol, c’est l’assurance que votre argent agit dans l’économie réelle, au lieu de simplement circuler dans les marchés financiers.

2️⃣ Greenfin — l’épargne au service du climat

Né à la COP21, le label Greenfin oriente l’épargne vers la transition écologique.
Il impose :

  • un investissement majoritaire dans des “éco-activités” (énergies renouvelables, agriculture responsable, recyclage, etc.),

  • et l’exclusion stricte du nucléaire et des énergies fossiles.

Chaque fonds labellisé est audité par un organisme indépendant (AFNOR, EY, Bureau Veritas) et publie des indicateurs d’impact vérifiés (tonnes de CO₂ évitées, biodiversité protégée, etc.).

👉 Greenfin, c’est aujourd’hui le seul label d’État 100 % climat, reconnu pour sa rigueur.

⚖️ Des repères utiles, pas des garanties absolues

Finansol et Greenfin sont des repères fiables — mais aucun label n’est parfait.
Un fonds Finansol 90/10, par exemple, n’investit souvent que 10 % dans des projets solidaires, le reste restant sur des actifs traditionnels.
Ils offrent un cap directionnel, pas une solution clé-en-main.

💬 En somme : ces labels sont un diagnostic, pas un pronostic. À l’investisseur de lire entre les lignes.

🔍 Alternatives : Axylia & Goodvest — la finance mesurable et transparente

♻️ Axylia : mesurer le carbone comme un bilan clinique

Le cabinet indépendant Axylia a créé le Score Carbone, une méthode rigoureuse qui traduit les émissions de CO₂ d’une entreprise en coût réel.

Concrètement :

  • Axylia calcule les émissions totales (Scopes 1, 2, 3).

  • Elle les valorise au prix du carbone (environ 108 €/t).

  • Si l’entreprise reste rentable après avoir “payé sa facture carbone”, elle obtient une bonne note (A ou B). Sinon, une note faible (E ou F).

👉 C’est une approche scientifique, concrète, et transparente — exactement ce qui manque aux scores ESG traditionnels.

🌍 Goodvest : l’assurance-vie alignée sur le climat

Créée en 2021, Goodvest propose la première assurance-vie 100 % transparente et alignée sur l’Accord de Paris.
Chaque euro investi est mesuré en tonnes de CO₂ évitées.

Le fonctionnement :

  • choix de thématiques (climat, santé, eau, logement…),

  • sélection de votre profil de risque,

  • construction d’un portefeuille sur mesure à base d’ETF durables, souvent labellisés Greenfin.

Les portefeuilles Goodvest respectent une trajectoire < 2°C de réchauffement.
💬 C’est le seul acteur français qui permet de visualiser en temps réel l’impact climatique de son épargne.

💊 Prescription financière du Dr Pogu

⚖️ 1. Clarifiez vos valeurs.
Souhaitez-vous soutenir la transition, l’emploi solidaire ou la sobriété énergétique ? Cela oriente vos choix vers Finansol, Greenfin ou Goodvest.

📊 2. Diversifiez vos leviers.
Combinez sécurité (Livret A), solidarité (Finansol) et performance verte (Goodvest).

📅 3. Suivez vos placements.
Réévaluez chaque année votre allocation et vos impacts, comme un suivi clinique.

💬 La finance durable n’est pas un label : c’est une posture.

🌱 Conclusion

Les sigles “ESG” et “ISR” ont ouvert la voie, mais l’avenir appartient aux acteurs qui prouvent leur impact, pas à ceux qui le promettent.

Des labels exigeants comme Finansol et Greenfin, des approches scientifiques comme Axylia, et des solutions transparentes comme Goodvest incarnent cette nouvelle génération de finance qui soigne le monde réel.

💡 Un placement durable n’est pas une promesse marketing — c’est un engagement mesurable.
Et comme en médecine, tout commence par une vigilance active.

Précédent
Précédent

💍 Rendement et risque : le couple inséparable du patrimoine

Suivant
Suivant

Croissance patrimoniale et écologie (1/2) : Investir pour le monde de demain